lundi 28 septembre 2015

1-2-3-4

Thème :


1-2-3-4

Je tourne le coin de la rue, le dos droit, le pas décidé, le regard vide, reflet intersidéral de mon existence. Un puits sans fin, éclaboussé de ténèbres, nourrit de haine. La mienne, la vôtre, celle, plus qu’incertaine, du Ciel. Je n’en ai rien à faire, de votre gentillesse à mon égard, je n’en ai rien à faire de vos sourires, de vos accolades amicales, comme si nous étions proches. Vous ne me regardez pas, car si tel était le cas, vous sauriez.

Un ciel violacé s’épanouit peu à peu, chassant les derniers vestiges d’une journée éclatante. Je me sens renaître, comme si le noir circulait dans mes veines. Comme si j’étais ce noir. Union de deux entités qui se reconnaissent et s’associent, jouant un jeu que même la vie ne peut empêcher. J’ai soif, si vous saviez.

Ma bouche est pâteuse, mon cœur fébrile, mon corps tendu à l’extrême. Il y a longtemps que je l’ai repérée, longtemps que le destin s'est scellé d’une tête macabre. Le temps qu’il te reste est comme une mélodie qui commence doucement, mais qui s’accélèrent plus les secondes s’écoulent. Tout est compté. Un, deux, trois, quatre.

Tu es pétrifiée sur place dans une position grotesque. Tes lèvres, tantôt rubescentes, sont à présent couleur poussière d'os et tes yeux grenat supplient les miens, ne rencontrant pourtant que deux trous dénués de vie. Je ne connais pas ton désespoir, je ne le ressens pas. Tout ce qui me fait jouir, c’est les coups de couteau : onze, douze, treize, quatorze.

Puis, ton souffle qui s’effrite doucement dans un murmure presque enfantin.

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