mardi 20 mai 2014

Je me balance

Je me balance, indécise. D'un côté et de l'autre. Je me heurte à toutes ses portes closent et hésitante, je me balance. D'un pied à un autre.

Je voudrais, un verbe qui n'a ni de sens ni d'avenir. Se sont les rais qui abusent de l'espoir. Il font croire, ils font miroiter mais ils ne donnent jamais. 

Je me balance, lentement. À gauche, puis à droite. Je me laisse porter, par les sons de la brise. Les fleurs chantent, le ciel s'enflamme d'une couleur extatique, je regarde et j'existe.

Les nuages murmurent des messages aux saveurs molletonnées. Je me balance, d'en avant et d'en arrière. Je suis, mais je ne sais pas.

Je me balance, les yeux remplis de rêves, j'écris dans ma tête des histoires sans les rais et je ferme les yeux et fait comme si. 

Je me balance, en coupant les rais et en créant des rai pour dessiner sur le ciel étoilée des futurs imparfaits


vendredi 9 mai 2014

Marcheur de la nuit - partie 2



Ceci serait vrai si je savais les utiliser à bon essaim. En fait, je crois avoir compris qu’une partie de ma maladie est causée par mon incapacité à intégrer cette dense source de pouvoir en moi. Je suis un récipient trop petit. C’est la déduction que j’en ai faite. Car aucun des membres « vivants » des marcheurs de la nuit ne sont au courant de cette divergence qui me caractérise. J’ai tenu le secret depuis que je l’ai découvert. J’étais méfiante quand j’étais humaine, cela ne s’est pas modifié en passant dans le monde de la noirceur. Cela c’est simplement accrue. En partie par ma première nature, mais aussi de la façon dont j’ai été conçue. Car rien, mais rien de ce que je suis ne fut réalisé dans les règles. Leurs règles en fait, écrites dans un livre d’ombre et scellées avec le sang de tous. Une bible. Ironiquement ou plus encore, incompréhensiblement, ceux qui m’ont donnés la vie, sont morts pour cela. Enflammé quelques secondes après que je me sois éveillée à la nuit. Un brasier impressionnant et traumatisant pour celle qui ne sait pas ce qui lui arrive. Car voilà les conséquences à ceux qui désobéissent aux règles. On ne rit pas avec le sang. Pourquoi m’avoir créée ? Espéraient-ils que justement, j’aie ces pouvoirs ? Si tel était le cas, ils n’en n’ont jamais touché un mot à qui que ce soit.  Et je me suis retrouvé parmi les marcheurs de nuit, puissante mais ignorante. 

Voilà ce que je suis et pourquoi je me retrouve ce soir, dans une foule humaine à onduler mon corps au son de la musique comme si j’étais eux. J’ai été rejetée et je suis épuisée. Être ici, même si en réalité, aucun humain ne pourrait remarquer ma nature différente, est dangereux pour moi. Concrètement, si on m’attaquait, j’aurais du mal à me défendre. Pis encore, je ne sais même plus si j’aurais l’envie de le faire. Il me semble que j’ai vécue milles ans et j’en ai vécu seulement 45. 45 ans de vie en marcheuse de la nuit. Je ne vieillis pas. Mes cellules ne sont plus vivantes. Je me retrouve avec une apparence juvénile car j’ai été prise trop tôt. L’une des règles pour les lesquelles ils sont morts. Ils savaient ce qu’ils faisaient. J’ai été choisie. Ce n’était pas le fruit du hasard. J’ai été épiée, analysée et puis, prisent violemment. Ils ont fait ça en grand. Ils ont brisées les règles de sang les unes après les autres. Ils se sont moqués de leurs frères et sœurs. Et pourquoi ? Pour ça ? Du beau gâchis j’ai envie de dire. Il est clair que je ne suis pas à la hauteur de leur sacrifice. Ils auraient dû prévoir l’imprévisible. Ils auraient dû accompagner leurs départs flamboyants d’une note, une explication ou un message quelconque. Une marche à suivre.