lundi 1 juin 2015

Écriture automatique #1

L'écriture automatique, c'est une manière d'écrire, sans penser. Il faut écouter la musique, s'en inspirer et écrire ce qui nous vient sans retoucher le texte par la suite. On laisse la musique guider nos doigts.

C'était ma première fois pour ce genre d'exercice. J'ai aimé ça, mais je suis un peu gênée du résultat. Je ne suis pas habitué à écrire sans retoucher le texte, ni sans savoir où je m'en vais. 

Je vous livre donc aujourd'hui ma première écriture automatique sur la chanson suivante :


Comme un téléphone qui sonne, je cours vite, encore plus vite, comme si ma vie en dépendait. Cela coule le long de mon corps, un torrent, sans que je ne sache comment l’arrêter et je le sens, en moi, ce monstre qui m’étouffe, qui me rappelle ce que nous n’avons plus, une douce mélodie amère qui lacère mon cœur, qui comprime ma poitrine et moi, je ne veux que courir. Encore et encore. Loin, loin de toi et des souvenirs qui sont prisonniers de mes yeux. J’oublie seulement quand je cligne des paupières. Une fraction de seconde. L’éphémère d’un doux moment béni où tu n’existes plus, où je suis seul, moi, que moi. J’entends presque le chant des anges. Libéré. Je le serai bientôt, parce que je ne peux oublier. Toi, moi. L’éternité. Cela aurait dû être ainsi. Comme un Nirvana sans fin. Somptueux mélange de nos corps, de nos âmes, de nos vies. Union parfaite. Soleil brillant de mille feux. L’apothéose de l’accomplissement. L’amour aux ailes immaculées. Et je sens en moi, ce bonheur qui me déchire en morceaux. Tout ce que nous avons perdu, tout ce qui s’est envolé, un à un. Le rire, ta main dans la mienne, ma chemise sur ta peau nue et douce, tes bas au milieu de la pièce. Ta gaieté. Ta vie.

J’aire au gré de ma tristesse. Pavé mouillé d’une ville inconnue. Je ne sais plus qui je suis, ce que je veux. Est-ce que j’ai un nom ? L’air n’a pas d’effet sur ma peau, les goûts ne sont qu’amertumes. Je ris, mais je n’entends pas. Je ne sais pas ce que je suis, je ne sais plus pourquoi je bois, ni pourquoi je dors. Je voudrais aller là, avec toi, dans ce désert qui nous faisait tant envie. Je te regarde, invisible et magnifique. Papillon qui tournoie dans le ciel. Immensité inaccessible.

Puis il y a ces prostituées sur le trottoir d’en face. Elles me regardent. Elles ricanent. Des hyènes. Je m’arrête à un feu de circulation. Un clown me fait un salut de la main. Je lui réponds. Il rigole. Je rigole avec lui. J’ai envie de danser, de lever les bras et tournoyer. Je ris, mais je n’entends pas.

Je me sens aspiré par ma propre folie. Dérisoire moment d’ancrer mon être à la réalité. Je glisse, terrain dangereux et froid. Il fait noir. Où es-tu mon amour ? Je hurle. Si fort. Je ne te vois pas, je te cherche. Aide-moi. Je ne pourrai pas remonter, la terre est glaiseuse, glaciale et rocailleuse. Je m’y écorche les mains et les jambes. Un arbre. Du sang.

Il pleut, il fait noir, je dois me relever, tenter de me sauver. Mais de quoi dis-moi ? Je ne sais pas quoi faire, je ne sais pas où aller. Je cherche, mais je ne vois aucune issue. Tout est si sombre. Ta lumière, mon amour, où est-elle ? J’entends de l’eau qui coule, regain d’énergie, d’espoir. Futile ?

Marcher, encore et encore, pour ne pas s’enliser dans ce marécage de pensées noires. Retrouver le clown, parce que lui, il sourit toujours. Il a de la couleur. Je veux les couleurs, je veux la lumière, je veux tes yeux. Je te veux, toi. Tu me manques tellement. Marcher, pour ne pas oublier, pour te faire exister, un pas à la fois. Encore une fois. Tu n’es plus à mes côtés, tu n’es plus la chair sur ma chair, tu n’es que vent et souvenir. Qu’une histoire, un chapitre d’une vie si longue. Je t’aime et je marche parce qu’il n’y a rien d’autre qui ne pourra nous unir. Je t’ai éparpillé dans le vent et tu es le monde. Je marche pour te sentir, pour te goûter pour te toucher. Tant que je bougerai, tu existeras, tant que je te verrai, tu existeras. Je marcherai. Pour toujours. Parce que je t’aime pour toujours.

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