Elle regarde l'horizon qui s'ouvre devant elle. Le ciel est d'un bleu
poudreux moucheté de paillettes dorées. Quelques nuages, aux formes
différentes, voguent paresseusement sur ce début de journée, qui
s'annonce pas moins magnifique. Un début de jour tel que les habitants
du petit village n'en ont pas vu depuis bien longtemps ! Pour la
plupart, ils dorment encore, inconscients de ce que la nature leur
réserve et de ce que la beauté peut cacher.
Les vagues de la mer viennent lécher ses chevilles d'un blanc maculé. Elle ne bouge pas, incertaine de la décision à prendre. Dans son cœur, un tumulte la secoue, la dévore, la déchire et pourtant, son joli visage ne laisse rien paraître, ne serait-ce que le reflet naissant du soleil. Entre ses doigts, elle tient un bracelet en or avec des strass en diamant. Un joli bijou. Sa promesse.
Le village s'anime peu à peu, tandis que les habitants sortent de leurs maisons pour aller chercher le pain matinal. De doux effluves embaument le marché, accrochent des sourires sur les visages encore bouffis de fatigue. La tiédeur de la matinée réconforte, même les plus endurcis. Dans une maison aux pierres blanches, un jeune homme se réveille doucement. Il s'étire langoureusement et sans s'en rendre compte, fait tomber le chat roux qui était lové à ses pieds. Celui-ci, offusqué, lève la queue et la tête et sort d'un pas impérial de la chambre. Un sourire coquin se dessine sur les traits juvéniles du jeune homme, tandis qu'il se retourne sur le côté droit. La place vide et froide à ses côtés, ternit l'éclat gris perle de ses yeux. Un serrement lui compresse la poitrine. Instinctivement, son regard dévie vers le calendrier punaisé au mur. La date du 21 juin est encerclée avec l'inscription : 5 ans. C'est aujourd'hui.
Un vent venant du Sud balaye sa longue chevelure rousse et apporte les murmures des voix d'antan. De ses yeux cérulescents brillent de larmes. Elle n'avait pas imaginé que ça serait si difficile. Ce choix. Elle porte le bracelet à ses lèvres, dépose un baiser silencieux. Elle sait, mais elle a peur. Elle se souvient de la promesse.
« Prends ce bracelet, si tu tiens tant à explorer ce monde. Il te permettra de revenir vers moi, vers nous. Tu es si jeune, tu apprendras que ta place, est ici, mais parce que je t'aime, je te permets ce voyage. Mais n'oublie pas ; l'année du 5e solstice d'été, si tu n'as pas porté le bracelet, il te sera impossible de revenir. Promets-moi ma sœur, que tu reviendras »
Une larme glisse sur la joue rose de la jeune femme, tandis que d'un geste décidé, malgré la douleur sournoise qui lui comprime la poitrine, elle lance le bracelet au loin. La mer happe le bijou et très vite, celui-ci, coule dans les profondeurs de l'océan. Un adieu.
Il a enfilé un t-shirt sur son pantalon de nylon. Il n'a pas pris la peine de se peigner, ni de nourrir le chat, offensé qu'on le traite ainsi. Il est sorti pieds nus et court vers la plage. Son cœur tremble pour elle et bat à rompre sa cage thoracique. Il a peur de la perdre. Il a envie de crier son nom, de lui dire, encore une fois, qu'il l'aime. Une dernière fois, au moins, supplie-t-il en silence.
Elle tourne le dos à la mer, son héritage. En elle, elle portera à jamais les couleurs de la mer, mais ce n'est plus son avenir. Celui-ci, est maintenant cet homme, ébouriffé, qui court vers elle, désespéré de ne pas la retrouver. Ça, et le minuscule espoir qui grandit en elle.
Le sable chaud caresse ses pieds nus. Elle est là, aussi belle que ce jour levant. Il soupire de soulagement et la rejoint, heureux. Tandis qu'il la serre contre lui, il fait un au revoir de la main à la créature dans l'eau. Celle-ci lui rend le geste, mélancolique, puis, replonge dans son monde, sans sa sœur.
Les vagues de la mer viennent lécher ses chevilles d'un blanc maculé. Elle ne bouge pas, incertaine de la décision à prendre. Dans son cœur, un tumulte la secoue, la dévore, la déchire et pourtant, son joli visage ne laisse rien paraître, ne serait-ce que le reflet naissant du soleil. Entre ses doigts, elle tient un bracelet en or avec des strass en diamant. Un joli bijou. Sa promesse.
Le village s'anime peu à peu, tandis que les habitants sortent de leurs maisons pour aller chercher le pain matinal. De doux effluves embaument le marché, accrochent des sourires sur les visages encore bouffis de fatigue. La tiédeur de la matinée réconforte, même les plus endurcis. Dans une maison aux pierres blanches, un jeune homme se réveille doucement. Il s'étire langoureusement et sans s'en rendre compte, fait tomber le chat roux qui était lové à ses pieds. Celui-ci, offusqué, lève la queue et la tête et sort d'un pas impérial de la chambre. Un sourire coquin se dessine sur les traits juvéniles du jeune homme, tandis qu'il se retourne sur le côté droit. La place vide et froide à ses côtés, ternit l'éclat gris perle de ses yeux. Un serrement lui compresse la poitrine. Instinctivement, son regard dévie vers le calendrier punaisé au mur. La date du 21 juin est encerclée avec l'inscription : 5 ans. C'est aujourd'hui.
Un vent venant du Sud balaye sa longue chevelure rousse et apporte les murmures des voix d'antan. De ses yeux cérulescents brillent de larmes. Elle n'avait pas imaginé que ça serait si difficile. Ce choix. Elle porte le bracelet à ses lèvres, dépose un baiser silencieux. Elle sait, mais elle a peur. Elle se souvient de la promesse.
« Prends ce bracelet, si tu tiens tant à explorer ce monde. Il te permettra de revenir vers moi, vers nous. Tu es si jeune, tu apprendras que ta place, est ici, mais parce que je t'aime, je te permets ce voyage. Mais n'oublie pas ; l'année du 5e solstice d'été, si tu n'as pas porté le bracelet, il te sera impossible de revenir. Promets-moi ma sœur, que tu reviendras »
Une larme glisse sur la joue rose de la jeune femme, tandis que d'un geste décidé, malgré la douleur sournoise qui lui comprime la poitrine, elle lance le bracelet au loin. La mer happe le bijou et très vite, celui-ci, coule dans les profondeurs de l'océan. Un adieu.
Il a enfilé un t-shirt sur son pantalon de nylon. Il n'a pas pris la peine de se peigner, ni de nourrir le chat, offensé qu'on le traite ainsi. Il est sorti pieds nus et court vers la plage. Son cœur tremble pour elle et bat à rompre sa cage thoracique. Il a peur de la perdre. Il a envie de crier son nom, de lui dire, encore une fois, qu'il l'aime. Une dernière fois, au moins, supplie-t-il en silence.
Elle tourne le dos à la mer, son héritage. En elle, elle portera à jamais les couleurs de la mer, mais ce n'est plus son avenir. Celui-ci, est maintenant cet homme, ébouriffé, qui court vers elle, désespéré de ne pas la retrouver. Ça, et le minuscule espoir qui grandit en elle.
Le sable chaud caresse ses pieds nus. Elle est là, aussi belle que ce jour levant. Il soupire de soulagement et la rejoint, heureux. Tandis qu'il la serre contre lui, il fait un au revoir de la main à la créature dans l'eau. Celle-ci lui rend le geste, mélancolique, puis, replonge dans son monde, sans sa sœur.
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